S'il y a trop d'écart entre d'une part ce que je pense et ressens et d'autre part ce que je fais et dis, cela génère une dissonance, un coût psychologique, d'où l'importance de la cohérence interne.

Face à au comportement inadapté d'une personne, le coût psychologique est proportionnel :

  • à la répétition - Encore !!!
  • à l'intensité - Elle exagère !
  • à la durée - Ça commence à bien faire !!

Un tel comportement génère pour nous un coût psychologique et plus il est grand, plus on risque de basculer dans des mécanismes de défense. Mais nos mécanismes de défense génèrent eux aussi un coût psychologique.

Si nous basculons dans l'agressivité (impulsivité, dénigrement…), cela produit en nous de la culpabilité, une mauvaise image de nous-même, de l'anxiété à l'idée d'un retour de bâton, une obligation de rester dans l'énergie d'attaque au cas où.

Si nous restons dans la passivité (banalisation, sur-adaptation…), nous nous mettons à compter les coups, nous devenons à cran.

Si nous optons pour la manipulation (contournement, double jeu…), cela nous oblige à tout contrôler et suscite en nous la peur de perdre le contrôle.

pour éviter les mécanismes de défense

Reconnaissons que ces comportements sont plutôt fréquents au quotidien. Pourtant :

  • L'agressivité, c'est s'affirmer contre l'autre, par la force, au risque de la violence.
  • La passivité, c'est se sur-adapter à l'autre, en pratiquant la fuite, au risque de la rupture.
  • La manipulation, c'est passer par l'autre, utiliser la ruse, parfois jusqu'à l'emprise.

Nous pouvons choisir un mode de relation plus sain pour nous-même et pour la relation :

  • l'assertivité, c'est interagir avec l'autre, via la communication.

Pour l'illustrer, Julie Laufer reprend et complète une expression courante : ni hérisson, ni paillasson, ni polisson… à l'unisson.

Alors, à quel moment exprimer que quelque chose ne nous convient pas dans une relation ?

Laurie Laufer nous invite à discerner selon les cas :

  1. Aux premiers signes ? Dés que je sens le caillou dans ma chaussure ? C'est peut-être inutile.
  2. Quand la gêne s'amplifie ? Quand je sens l'ampoule se former ?
  3. Quand cela commence à contaminer l'environnement ? Il est déjà trop tard !
  4. Quand c'est la crise, la rupture ? Je ne peux plus marcher.

Choisir l'assertivité, c'est choisir de résoudre la situation de manière relationnelle. Cela ne fonctionne qu'aux deux premiers stades évoqués : premiers signes et début de la gêne.

Quand la situation a déjà contaminé l'environnement ou quand c'est déjà la crise, il ne reste plus que les solutions techniques pour résoudre la conflit. Ça coûte beaucoup plus cher !

Faire le pari d'une solution relationnelle

Julie Laufer nous invite à remarquer que, si nous manquons d'assertivité, c'est parce que nous avons du mal à choisir entre notre fonction dans le système (notre position, nos contraintes, nos devoirs) et nous-même (nos émotions, nos besoins, nos envies).

Pour réguler notre cohérence interne et rester en contact, il nous faut cultiver l'agilité entre ces deux pôles en nous questionnant

  • Qu'est ce qui est en jeu ?
  • Qu'est-ce que je risque à dire ou ne pas dire ?
  • Qu'est-ce que ça me coûte ?

Alors ? Où en êtes-vous de votre assertivité ?

J'ai envie d'apprendre à m'affirmer tranquillement.

* Je relate ici la conférence L'assertivité, de Laurie Laufer, dans le cadre du Club Stratégie et Avenir, le 24 novembre 2023