Alessandro Biscaccianti commence par avertir : si l'on veut rester dans la course aujourd'hui, il faut oublier les méthodes qui fonctionnaient hier pour gérer le changement. En entreprise c'était les cercles de qualité et l'amélioration continue. Ces méthodes étaient adaptées quand le paradigme était stable.

Actuellement nous vivons des changements de paradigme successifs. Tous les 4 ans, nos modes de vie sont complètement transformés par une innovation technologique !

Confrontés à l'inconnu, nous ne pouvons plus nous projeter loin. De nouvelles règles apparaissent et nous ne pouvons les découvrir qu'en avançant.

Réussir une transformation durable nécessite la capacité de sauter de vague en vague. Toutefois ce n'est surtout pas en s'agitant !

Commençons par ralentir pour retrouver de la stabilité, comme on rétrograde avant de pouvoir doubler. Il faut accepter de perdre momentanément de la performance.

D'abord ralentir pour retrouver de la stabilité

L'idée est d'abord de protéger ce qui est en jeu. Cela peut conduire l'entreprise à choisir d'embaucher ou encore d'investir pour passer la crise. En gardant ainsi le cap, on affirme d'abord la cohérence. C'est rassurant.

Après quoi il est important de redéfinir les règles du jeu. C'est normal qu'elles changent en fonction des besoins. Il faut prendre soin de les faire respecter par tous pour garantir la cohésion, plus importante que jamais.

Vient alors le moment de désapprendre. Avec ce cadre sécurisant, le stress s'éloigne. Cela favorise l'intuition qui est indispensable pour imaginer de nouvelles choses et les expérimenter.

 A ce stade il ne s'agit pas de penser, ce qui aurait du sens dans un environnement stable, mais d'agir, de persévérer dans les expériences jusqu'à ce qu'apparaissent de nouveaux possibles.

Ce n'est pas le moment de réfléchir mais d'agir !

A partir de là on peut mettre de la dynamique, initier des choses et réguler tout ça pour retrouver de la performance. On n'obtiendra une performance durable que si l'on fait émerger les difficultés pour les traiter à la source.

Ensuite seulement, on pourra viser la compétitivité, avec un état d'esprit orienté solution.

Alessandro Biscaccianti prévient : pour réussir une transformation durable, il faut prendre soin de l'ambiance. Dans un contexte désagréable, on ne récolte qu'apathie ou agressivité selon l'énergie qu'on insuffle. Les gens sont en état de blocage et l'incohérence règne.

Dans un environnement agréable au contraire, on peut susciter de l'enthousiasme en stimulant l'excitation, ou encore de la créativité en favorisant la détente. Les personnes vivent un état de flow, un ressenti d'évidence et cela donne beaucoup de cohérence. (lien vers le billet Cultivons la cohérence)

Et vous ? Plutôt dans quel domaine devriez-vous cesser de réfléchir et passer à l'action ?

J'ai envie de transformation.

 

* je relate ici la conférence Comment réussir une transformation durable, d'Alessandro Biscaccianti, dans le cadre du Club Stratégie et Avenir, en juin 2022