Pour commencer (et en revenir à mon introduction de ce billet) je remarque combien il est difficile de discuter de ce sujet sans entrer dans une énergie de combat.
Réussir à en parler de façon posée
De fait, il est question de faire progresser une situation sociale et l'on parle de droit, d'égalité, de valeur, de respect, de militer. Autant de notions qui sont étroitement liées à un des deux besoins relationnels fondamentaux : celui d'être valable et reconnu.
J'ai bien précisé deux besoins relationnels fondamentaux.
Si l'un de ces deux besoins est celui d'être valable, reconnu, intimement lié à l'estime de soi, l'autre est celui d'être aimé, tout aussi essentiel à notre équilibre personnel. On se situe là dans le champ de l'amour, du couple, des enfants, de la famille.
Deux besoins fondamentaux, deux enjeux. Faudrait-il renoncer à l'un pour faire progresser l'autre ? Ne pourrions-nous tenir les deux à la fois ? Lâcher la lutte qui oppose et entrer dans la confiance et l'affirmation : confiance que l'ambition est légitime, affirmation qu'il faut progresser.
Par ailleurs, je remarque dans les échanges une tension entre le désir d'égalité et le constat de différences entre hommes et femmes, qu'on aurait tendance à vouloir minimiser voire nier.
Pourrions-nous lâcher cette crainte des différences, la peur qu'elle se déclinent inéluctablement en infériorité/supériorité ? Pourrions-nous voir en ces différences, non pas un danger mais un lieu d'émerveillement ?
S'émerveiller des différences
Pour en venir aux réalités observables dans la société, il faut bien reconnaître qu'il y a un fossé, un retard important par rapport aux idées de notre époque. Et de fait, nos comportement sont en retard d'une ou deux générations par rapport à nos idées.
Car si les plus jeunes font avancer les idées, quand vient le moment d'entrer dans la réalité ce n'est pas si simple.
Quand on cherche un emploi, pas si simple de rester fidèle à ses idées. Il faut bien travailler. Quand on s'installe en couple, quand arrive un enfant, qu'il faut tout inventer, c'est le modèle de nos parents qui revient malgré nous, celui qui est inscrit en nous depuis notre naissance.
Des comportements en retard sur nos idées
Pour finir avec la responsabilité de chacun, je partage le constat que nous avons tous intégré des stéréotypes et ils sont encore à l'oeuvre dans nos comportements, bien malgré nous. Alors comment travailler à y remédier ?
Le jeu est un moyen puissant. Jouons à inverser tout ce que nous soupçonnons d'être sexué.
Avec mes enfants, filles et garçons, j'ai joué.
Chaque soir tandis que je leur racontais une histoire j'inversais les prénoms :
- La petite Lili est triste parce qu'elle a perdu son doudou.
- Lucas grimpe courageusement à l'arbre pour aller le décrocher
devenait
- Le petit Lucas est triste parce qu'il a perdu son doudou.
- Lili grimpe courageusement à l'arbre pour aller le décrocher.
Plus stimulant je trouve.
Jouer pour faire évoluer nos représentations
Vous n'avez plus d'histoire à lire à vos enfants ou petits enfants ? Vous pouvez jouer quand même.
- Elle fait toutes les petites dépenses (nourriture, entretien).
- Il s'occupe des grosses (achat de la voiture, emprunt pour la maison).
Et alors ?
- Il fait toutes les petites dépenses (nourriture, entretien).
- Elle s'occupe des grosses (achat de la voiture, emprunt pour maison).
Tiens, c'est vrai que ça semble moins naturel...
Et vous ? Où en êtes-vous de vos représentations sur les hommes et les femmes ? Est-ce qu'elles vous plaisent encore pour les jeunes qui vous entourent ?
J'ai envie de transformer mes pensées limitantes.
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