•   L'IA n'apprend que par de très longues itérations et avec l'aide de l'humain.
  •   Elle n'est jamais complètement fiable : elle ne reconnaîtra jamais l'éléphant rose.
  •   Elle ne connaît pas l'abstraction : elle ne reconnaître jamais l'éléphant stylisé.
  •   Elle ne sait pas déduire une information de ce qu'elle a appris. Il faut tout lui apprendre.
  •   Elle est hyper-spécialisée. Pour un autre besoin très proche, il faut créer une autre IA.
  •   Elle ne comprend rien. Elle n'a pas de sens commun.

Quelques exemples cocasses pour illustrer que l'IA n'a pas la capacité à sortir de ce qu'on lui a appris :

  •   Puisqu'on interdit à la voiture de traverser une ligne blanche, elle ne bouge plus lorsque quelqu'un s'amuse à tracer un rond blanc autour d'elle.
  •   Puisqu'on demande à la voiture de marquer le stop, elle ne cesse de s'arrêter lorsqu'un piéton longe la route avec un stop dans le dos !

Et notre cerveau avec toute cette IA ?

Nous avons appris à conserver l'information qui était rare dans le passé et nous voilà débordés par trop d'information, victimes d'infobésité. Un tiers des burn-out seraient liés à l'informatique.

Mais les nouvelles générations se construisent différemment, en fonction de cette nouvelle donne. A quoi bon ce que l'école demande encore d'apprendre ? L'IA obtient déjà 13 au bac et ses meilleures notes sont celles de philosophie.

Ce dont les jeunes auront besoin demain, c'est de curiosité, de créativité, de désir de s'améliorer, de goût à gérer les problèmes (qu'on appellera challenges), d'aisance avec l'erreur, de ténacité, de passion, de capacité à laisser son ego de côté.

Et nous ? Tandis que l'IA réalise à notre place ce qui est routinier, on peut craindre de ne bientôt plus savoir le faire. Vous arrive-t-il déjà de ne plus vous rappeler l'orthographe d'un mot ? Est-ce grave ?

On constate aussi l'inverse : les employés de banque débutants progressent grâce aux suggestions de l'IA, d'autant plus qu'elle leur soumet des cas plus difficiles à mesure qu'ils progressent. On remarque aussi que les jeunes progressent dans l'écriture de leurs textos à force que l'IA leur propose des écrits de meilleure qualité.

Et vous ? Que craignez-vous et qu'espérez-vous de l'IA ?

J'ai envie de cultiver ce qui fait de moi un humain.

 

(*) Je relate ici sa conférence dans le cadre du club Stratégie et Avenir le 15 décembre 2022.