Il y a d'abord la conjugaison avec le verbe avoir : « il n'y a pas assez de ceci ou cela. » « Je n'en aurai jamais assez. »
Ne jamais avoir assez
Il est souvent question de temps, d’argent, d’amour, mais cela se décline aussi dans toutes sortes d'autres domaines. Vous qui me lisez, prenez le temps de vous questionner : de quoi avez-vous l’impression de n'avoir jamais assez ?
Que se passe-t-il ? Ne sommes-nous pas victimes de la métaphore du gâteau à partager ? Gâteau qui nous semble trop petit vu le nombre d'assiettes que nous imaginons se tendre pour en obtenir une part.
Certes, autour de la table il fallait effectivement partager et le gâteau n'était pas extensible. Aujourd'hui, avec qui avez-vous l’impression de devoir partager ?
Les métaphores c'est super pour comprendre, expliquer, mémoriser, mais cela peut bigrement nous piéger. Aussi intéressante soit-elle à un moment donné, la métaphore n'est pas la réalité. Il est important de la remettre en question lorsqu'elle n'est plus favorable.
Observons ce qu'il en est pour les exemples évoqués plus haut.
L’amour n’est pas un gâteau limité. Si vous avez accueilli un deuxième enfant, vous avez su redoubler d'amour : vous avez continué à aimer votre premier né comme hier et vous avez développé en plus de l'amour pour votre nouveau-né.
Chacun peut d'ailleurs faire l'expérience d'aimer de plus en plus en travaillant son ouverture du coeur.
L’argent non plus n'est pas un gâteau limité. La richesse peut se développer à profusion lorsque les conditions son favorables. A ce titre, la végétation souvent nous surprend.
Le temps non plus n'est pas un gâteau limité.
L'horloge voudrait nous faire croire qu'une journée c'est 24h. Mais parfois nous courrons jusqu'au soir et nous avons l'impression de n'avoir rien réalisé. D'autres fois, nous goûtons une telle qualité de présence à l'instant, qu'il nous semble vivre un moment d'éternité.
Et qu'y a-t-il de si urgent ? N'avons-nous pas toute la vie pour l'essentiel ?
La refrain jamais assez ce conjugue donc avec le verbe avoir, mais également avec le verbe être : « ce n'est jamais assez bien. » « Je ne serai jamais assez ceci ou cela. »
Ne jamais être assez...
Il est souvent question de beau, de bien, de grand, de bon. Vous qui me lisez, prenez le temps de vous questionner : après quoi avez-vous l'impression de courir ?
Que se passe-t-il ?
Taibi Kahler a développé la notion de driver. Il a remarqué que nous avions tous adopté pendant notre enfance un ou des messages contraignants : « sois fort ! », « sois parfait ! », « fais plaisir ! », « fais des efforts ! », « dépêche-toi ! »
Parce que nous l'avons beaucoup entendu et/ou parce que nous avons remarqué que cela nous apportait un peu de l'amour ou de la reconnaissance dont nous avions tant besoin, nous nous sommes mis à obéir à ce message.
Nous avons tant pris l'habitude de nous le répéter à nous-même que nous continuons aujourd'hui. Pour une part c'est positif. Cela produit du bon.
Mais si nous n'y prenons pas garde, nous ne nous arrêtons jamais. Ce n'est plus nous qui choisissons. C'est le message contraignant qui nous dirige vers toujours plus.
Et nous voilà piégés dans cette impression de jamais assez.
Que dites-vous de cela ? Aimez-vous être habité par de telles pensées ?
Quelles soient explicites, répétées dans notre for intérieur ou à voix haute, qu'elles soient plus confuses et dissimulées derrières d'autres pensées, dans tous les cas, ces croyances créent notre réalité. Elles produisent ce que nous pensons.
Voir nos pensées devenir réalité
Lorsque je suis sûre de ne pas avoir assez de temps, je m'agite, je suis moins efficace, je me trompe. Je dois recommencer et je n'ai pas assez de temps !
Lorsque je suis sûre de ne pas faire assez bien, je critique, je compare, je me mets la barre plus haut. J'ai du mal à faire ce que je veux et je ne suis pas contente de moi.
Pourtant, il est possible de cultiver d'autres idées plus agréables. C'est un chemin… on en parle ?
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